Toute crise est une opportunité de se remettre en question et de revoir ses notions de valeurs ainsi que ses attentes et ceci est valable que ce soit pour une crise à l’échelle d’un pays ou une crise à l’échelle collective et/ou individuel.
Comment en est-on arrivé là où nous en sommes ? Dans un monde où nous n’avons quasiment plus de liberté, où nous sommes soumis à des restrictions de plus en plus contraignantes et où toutes nos notions de valeurs ne valent plus grand-chose parce que nous sommes complètement “déstructurés”.
Pour entrer dans le vif du sujet, apprécions le passage d’une oeuvre parue en 1922, intitulée “Public Opinion” et dont l’auteur est Walter LIPPMANN, écrivain journaliste new-yorkais du 20ème siècle. Rajoutons juste qu’à travers cet ouvrage il avançait déjà, comme quelques autres, une nouvelle pratique de la démocratie appelée “La fabrique du consentement”.
– “Le peuple est un troupeau égaré, bien trop émotif, incapables de s’occuper de ses propre afaires et qui doit être encadré, contrôlé et conduit en permanence par une ellite, une avant garde de décideurs éclairés. Les gens doivent être détournés vers des buts inoffensifs. Il faut les noyer, les assommer sous une masse d’informations, qui ne leur laisse pas le temps de réfléchir. Il faut les persuader qu’ils sont incapables de provoquer des changements. Il faut les convaincre que la révolte entraîne toujours le pire. Il faut juste les faire voter de temps en temps pour leur donner l’illusion de décider, juste l’illusion nécessaire…. Nos démocraties fabriquent du consentement, et pour cela, la machine médiatique est très au point. C’est un formidable vecteur de diffusion des idées, mais aussi, un redoutable moyen de manipulation des masses pour atteindre des objectifs de politiques intérieures ou extérieures. Les véritables stratégies ne sont jamais dévoilées, elles sont toujours sous-entendues et souvent dissimulées……”.
Ce court passage ô combien actuel et criant de vérité énumérait les méthodes utilisées par Edward Bernays (neveu de Sigmund Freud) et décrit dans son oeuvre “Propaganda” (1928)ou comment manipuler l’opinion en démocratie par l’art de la communication. Grâce ou à cause de cette propagande moderne, en 1917 Edward Bernays qui faisait partie avec d’autres têtes pensantes du “Committee on public information”, créée par le Président Wilson, réussis à faire retourner l’opinion publique américaine pour la préparer à l’entrée en guerre et faisant de la propagande durant la 1ere guerre mondiale, les prémises d’une science : “L’INGENIERIE SOCIALE”.
“….ceux qui comprennent la logique et le comportement d’un petit groupe peuvent manipuler à leur insu et à leur goût…” (l’Ingénierie du consentement écrit en 1955).
Qu’est-ce qu’est l’ingénierie Sociale ?
La définition de Wikipedia : “L’ingénierie Sociale est, dans le contexte de la sécurité de l’information, une pratique de manipulation psychologique à des fins d’escroqueries. Les termes plus appropriés à utiliser sont le piratage psychologique ou la fraude psychologique”
“L’ingénierie” veut dire procédé de fabrication, de production ou de conception et le “social” définit la vie d’un individu dans une collectivité sociétale. Dans le contexte qui nous intéresse, par exemple, le pouvoir religieux l’utilise par des moyens de contrôle à travers les dogmes et les valeurs morales (doctrines, récits, écrits, etc….) et le pouvoir politique par le contrôle d’état sur la population (variations démographiques, génocides, déplacements des populations, l’éducation, les lois, etc….). Le but ultime étant de rassembler les masses car le “nombre” représente la puissance. Ce mode d’opération se vérifie dans l’histoire aussi bien pour les institutions religieuses que pour les états. Les deux sélectent le plus grand nombre d’individus, regroupés sur des critères de qualité bien définis, afin de pouvoir les coordonner et les diriger.
Actuellement, si nous nous basons sur les “10 stratégies de manipulation de masses” du philosophe et linguiste Noam CHOMSKY, nous pouvons constater les nombreuses (si ce n’est tout) analogies avec le système de gouvernance de notre pays. Pour cela voyons ces 10 stratégies en détails, accompagnées d’exemples non exhaustifs.
1) “La stratégie de la distraction”
Elle consiste à détourner l’attention des peuples et à faire diversion par des moyens tout insignifiants les uns que les autres. Ce qui a pour but de maintenir cet état d’hypnose pour éviter que l’esprit critique des individus se manifeste et permettre ainsi aux décideurs d’élaborer des plans machiavéliques pour notre soi disant bien.
Exemple : La célébration annuelle du “Festival Kiltir ek Langaz Kreol Mauricien” qui devrait avoir pour but de prôner l’unité nationale et le mauricianisme et à contrario le fossé ne cesse de se creuser quant à la disparité des différentes communautés.
2) “Créer des problèmes pour mieux offrir des solutions”
Cette méthode consiste à fabriquer un problème afin que le peuple soit demandeur d’une solution. On s’applique à créer des discordances à travers des conflits interraciaux ou socio-économiques et on propose par la suite des mesures “appropriées” au détriment d’une quelconque liberté.
Exemple : Le 18 mars 2020 le PM annonce 3 cas positifs de Covid (cas ne veut pas dire malade) et décide donc de fermer les frontières le 19 mars 2020. La solution qui nous est offerte étant l’obligation d’une quarantaine dans l’un des hôtels imposé par le gouvernement moyennant une somme avoisinant les Rs 40000.
3) “La stratégie de la dégradation”
Cette dernière ayant pour but de diffuser une information progressivement et par étapes afin que le peuple, dans un premier temps, puisse oublier certaines mesures qui se sont instaurées graduellement mais que surtout, dans un deuxième temps, ce même peuple ne développe aucune intention de révolte ni celle de manifester son mécontentement.
Exemple : Depuis la crise de la Covid19, les mesures inappropriées telles que les amendes exorbitantes pour le non-port du masque, l’obligation d’une distanciation sociale à l’extérieur (les plages, les parcs, etc….) mais non intérieurs (Super et hypermarchés opérationnels) et autres aberrations de ce genre ont maintenu le peuple au silence, dans l’attente d’un “Covid Bill” qui sera le début de la mise en terre de notre économie.
4) “La stratégie du différé”
Une façon bien réfléchie et bien présentée pour faire accepter à la masse populaire une décision impopulaire dans le présent et qui prendra effet dans le futur. Le facteur temps était d’abord indispensable pour permettre au grand public de se faire à l’idée que ce qui est imposé est nécessaire et non contestable (ce qui facilite la résignation) et ensuite le même peuple pourra se rendormir dans l’espoir que le pire ne se produira jamais. Facile, puisque le peuple oubli.
Exemple : le métro (ou tramway) Léger….qui se passe d’un lourd commentaire !
5) “S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge”
“Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans”.(extrait des “Armes silencieuses pour guerres tranquilles”). Ceci étant la meilleure façon de rendre responsable le peuple et de justifier une punition.
Exemple : Le renforcement des répressions policières accompagné de son cortège de brutalité faisant son effet auprès des quelques réfractaires.
6) “Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion”
La meilleure des manipulations étant de cibler la principale des émotions comme étant la peur pour rendre docile le peuple et lui inculquer inconsciemment la culpabilité tout en lui ôtant la faculté d’analyser rationnellement les faits.
Exemple : Proposition d’augmenter le montant de la pension des retraités pour obtenir un électorat sans préciser à ces personnes âgées de la baisse de leur pouvoir d’achat dans un futur très proche.
7) “Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtisse”
“La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible pour les classes inférieures” (extrait des “Armes silencieuses pour guerres tranquilles”). Voilà une technique infaillible qui permet de rendre une catégorie de la population incapable d’analyser et de comprendre les moyens utilisés contre elle afin d’obtenir son asservissement.
Exemple : La non transparance sur le financement des campagnes politiques et quel meilleur exemple encore que les bribes électorales, qui se passent de commentaires ?!?!?!
8) “Encourager le public à se complaindre dans la médiocrité”
Pour pouvoir prospérer dans une société, un individu a besoin de satisfaire tous les besoins décrits dans la pyramide de Maslow. Penchons-nous sur ces besoins en partant du bas en haut de la pyramide :
a – Besoins physiologiques (alimentation, hygiene de vie, etc….)
b – Besoins de sécurité (environnement stable et prévisible sans anxiété ni crise)
c – Besoins d’appartenance (amour et affection des autres)
d – Besoin d’estime (reconnaissance et appréciation des autres)
e – Besoins d’accomplissement de soi
Prenons à présent des exemples de ce que nous offre actuellement notre société mauricienne :
a – Dans la gestion de la crise Covid19, le gouvernement ne nous a donné aucune information sur la manière d’augmenter ses propres défenses immunitaires (à part celle de comment se laver les mains mais ô combien utile…) et sur l’hygiène de vie en général ; il y’a une désinformation sur les risques éventuels d’un vaccin qui a été élaboré en un temps records de 2 mois et dont l’OMS, les laboratoires et les médecins (qui l’injecteront) refuseront bien évidemment de signer une décharge sur l’innocuité du dit vaccin ; promotion d’une alimentation industrialisée et importée au détriment d’aliments naturels et bio (pour ceux qui en ont les moyens) ; etc…..
b – Diffusions d’informations anxiogènes, via la chaîne télévisée nationale, sur le Covid avec l’énumération quotidienne des cas positifs ; mesures inefficaces (pour ne pas dire inexistantes) pour combattre les fléaux de la drogue et de la violence en tout genres, ce qui maintient incontestablement le peuple dans le stress et la peur.Mise en application des lois liberticides telles que la privation de la libre expression et des droits civiques.
c – “….zote eine pep indigne” dixit S.A.J. :-); Car est considéré comme étant complotiste toute personne qui aurait une opinion contraire ou différente de celle de la pensée unique.
d – Mesures de confinement et de distanciation sociale sous peine de répression dans le but de dissuader les gens de se rassembler et d’éviter ainsi les revendications.
e – Augmentation du taux de chômage dû aux pertes d’emplois, l’économie nationale est au ralenti et l’avenir est incertain à cause des mesures disproportionnées prises dans la crise du Covid (secteur du Tourisme affecté pour 0,038% de la population touchée par le virus) ; Perte de dignité pour toutes ces personnes qui vivent, jusqu’à ce jour, sous des tentes à Riambel.
9) “Remplacer la révolte par la culpabilité”
Quel est le meilleur moyen d’éviter qu’un peuple se révolte si ce n’est que de l’empêcher de se rassembler et d’user pour cela de tous les moyens immoraux et injustes ? En le culpabilisant d’être oisif, insignifiant et indigne. Et également en le menaçant par toutes sortes de répressions.
Exemple : Diviser les communautés en favorisant les inégalités et le népotisme, tel qu’on peut le constater de plus en plus. Lourdes réprimandes pour les citoyens qui osent dénoncer les malversations et abus du gouvernement.
10) “Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux mêmes”
Voilà sur quoi est basée l’ingénierie sociale, c’est l’étude et la connaissance avancée de l’être humain afin que 1% de la population (représentant les “décideurs”) exerce un contrôle absolu avec un pouvoir absolu sur les 99% de la population restante.
La démocratie veut dire “le pouvoir du peuple, elle est en opposition à l’oligarchie qui elle signifie le pouvoir de quelques-uns ou d’une élite (ou dynastie) qui se sont accaparée de ce pouvoir sans le consentement du nombre”. C’est exactement sous ce système de gouvernance dont est régie notre pays depuis quelques décennies . Nous sommes devenus un peuple hypnotisé, conditionné, anesthésié et endormis. Un peuple à qui on a ôté toutes facultés d’analyse, de réflexion, de bon sens et de discernement grâce aux diversions et distractions qui nous ont été offertes. On nous a spolié de tous nos droits fondamentaux en nous faisant croire que nous avions toujours le contrôle. Mais il faut se rendre à l’évidence que si nous continuons à accepter d’être soumis, si nous ne prenons pas nos responsabilités et si nous persistons à pratiquer le “non-positionnement” alors nous n’aurons plus le droit de nous plaindre, parce que la connaissance nous est à présent accessible….à tous.
Nicolas Sarkozy a dit “ce n’est pas la réalité qui compte mais la perception de la réalité”.
Alors, la dernière question que l’on pourrait se poser serait :
– Est-ce que cette dictature déguisée arriverait elle à point nommé pour corroborer la thèse de l’ingénierie sociale à laquelle l’ile Maurice n’aurait pas échapé !?!?
Une question amenant une autre :
– Pour contrer cette manipulation de masse, qui nous désoriente de plus en plus, ne devrions-nous pas commencer par un vrai “POSITIONNEMENT” ?!?
