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Société mauricienne, qui es-tu ? Que veux-tu ?

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Eh bien, nous y voilà… Enfin !

Depuis le 12 mars 1968, et sous l’inspiration de Cassam Uteem, notre second –et inégalé Président de la République, nous cherchons notre vocation de nation mauricienne.

Le 29 août, à Port-Louis, nous avons pu constater avec soulagement et fierté que cette nation existe bel et bien. Elle était dans la chaleur d’une couveuse, fragile… mais tendue vers une seconde naissance.

Une chaleur douce, enveloppante et bienfaisante pour certains, mais aussi l’étouffement pour d’autres, plus faibles. Nous savons tous que la couveuse est un lieu transitoire : le besoin inné de croissance va mettre fin à cet état, un jour ou l’autre.

Pour notre nation en devenir, une certaine logique s’est mise en marche : ce sont ceux qui sont vulnérables et qui risquent la déshydratation qui arrivent, même désespérés,  à rassembler leur énergie, comptant quelques fois sur leur dernière force pour atteindre cette ouverture… Alors commence une bousculade dans la couveuse, comme une agitation, un mouvement qui se transmet de l’un à l’autre. Même ceux qui ne sont pas en péril se laissent gagner par cette onde qui les guide au-dehors, collés les uns contre les autres, car l’issue est étroite.

C’est ainsi que certains ont pu inspirer in extremis l’oxygène qui commençait à leur faire cruellement défaut ; d’autres ont respiré plus calmement un air salutaire à leur torpeur. Bref tous ceux-là ont pu crier au monde, dans une même liesse, leur exaltation née de la découverte de cette nouvelle liberté, se reconnaissant une même identité, unis par un lien jusque-là ignoré.

La bonne nouvelle est que tous les poussins que nous sommes (que nous étions ?) ont été témoins, ou ont vécu pour certains d’entre eux, cet incroyable avènement. Nul ne peut dire  ‘pa fine trouve, pa fine tende, pa fine kone…’

Et là, encore une fois, la logique veut que la joie cherche à se communiquer. Certains, en effet, sont restés dans la couveuse… Fortifions-nous ! décidèrent les poussins libres, avant de pouvoir les secourir et leur partager ce que nous avons vécu : peut-être que les uns ou les autres nous écouteront, nous suivront et goûteront également à la joie et l’espérance née de cette nouvelle liberté.

Alors, voilà… nous y sommes ! Quel plan pour les poussins dehors, et ceux qui sont encore dedans ?

Pour ceux qui ont pu s’échapper, tout laisse à penser qu’il y a maintenant des décisions à prendre qui ne sont plus dictées par l’urgence d’être à l’air libre : comment se fédérer pour décider d’un chemin à inventer ? comment faire pour que s’incarne un bien-vivre juste et sobre pour tous ?

Pour ceux qui sont encore en incubateur, il est fort possible qu’une autre agitation naisse pour les mêmes raisons, avec le même résultat : un exit vers la liberté, l’identité mauricienne. Ou pas… L’avenir nous le dira.

Mais, dans les deux cas, il y a fort à parier que la croissance des poussins ne peut plus être contenue. La question est de savoir si je vais être partie prenante sur ce chemin qui conduit à une maturité qui va porter du fruit, ou bien serais-je celui, celle qui s’emballe pour la perspective mais qui reste en rade au bord du chemin, encore un peu dans la torpeur, la faiblesse, l’indécision ? Ou encore serais-je celui, celle qui va risquer de laisser griller dans la couveuse ses chances, la perspective d’un avenir qui a du sens ?

Que veux-tu ? A toi d’y réfléchir. Toutefois, quelle que soit ta décision, sache que notre nation n’a d’avenir que si elle cherche honnêtement à n’abandonner personne.

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