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Pour une stratégie anti-corruption Covid-19

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Le confinement, bénéfique pour endiguer la propagation sauvage du Covid-19 auprès de la population, aura été, en parallèle, préjudiciable à l’économie. Avec les baisses des activités commerciales et de la production, les pertes d’emplois annoncées, les pénuries ainsi que la baisse du pouvoir d’achat et d’accès aux services et produits, notre société se retrouve face à des conditions inédites qu’aucun prophète politique ou affairiste aurait pu prédire même dans son pire cauchemar.

La population, confinée, n’a pas de réelle capacité d’appréhender ce qui se passe. On lui dit qu’il y a un monstre invisible qui est en train de tuer l’espèce humaine et qu’il faut qu’elle s’enferme avec pour seule source d’information fiable, celle du gouvernement. 

Dans ce genre de situation où les gouvernements prennent quasiment le contrôle total de l’exécutif, il y a plus d’opportunités à œuvrer dans l’opacité et la tentation peut être grande de ne pas rendre des comptes à la population et aux autres acteurs sociaux. Et dans ce genre de situation, la population est malléable et influençable avec une marge de manœuvre très restreinte. De plus, si l’assemblée nationale ne siège pas, il y a d’autant plus de tentation à prendre des décisions ou faire des actions avec le minimum de justificatifs. Comme le mentionnait Noam Chomsky, l’exécutif prend le contrôle total et la population est poussée à faire le dos rond comme un enfant obéissant et accepter tous les dictats de l’exécutif.

Il est important que dans ce genre de situation, la transparence soit le maitre mot. Il ne faudrait pas oublier que c’est la population qui a délégué ses pouvoirs au gouvernement et que ce dernier doit lui rendre des comptes.

L’environnement d’un confinement procure des opportunités à ceux qui ont le pouvoir d’abuser de ce pouvoir. Traffic d’influence, Conflits d’intérêts, favoritisme et népotisme sont les principaux aspects de la corruption qui faussent les principes de la démocratie et qui bafouent les éléments de la bonne gouvernance. 

Par exemple, l’octroi des permis pour circuler, pour faire des livraisons peut devenir un véhicule de la corruption. Certains pourraient être tentés de favoriser ses proches, d’autres pour se faire de l’argent ou fermer les yeux sur le fait qu’un automobiliste n’a pas de permis de circuler pour lui brandir que s’il ne paie pas un pot de vin, il pourrait se retrouver avec six mois de prison. En parallèle, ceux qui veulent ‘tracer’ n’hésiteront pas à soudoyer des fonctionnaires ou de faire parler leurs relations pour obtenir des permis au détriment des plus méritants. Du coup, il devient encore plus important que les élus et les hauts fonctionnaires soient tenus à déclarer leurs intérêts.

Les différents acteurs doivent être vigilants par rapport aux gros contrats ou les acquisitions de service ou de produits durant la crise sanitaire. Par exemple, des décideurs de mauvaise foi, peuvent invoquer l’urgence pour des acquisitions sans passer par des exercices habituels des appels d’offres en mettant l’accent sur l’urgence. 

Les exemples sont innombrables. Cependant, il serait important de souligner la nécessité de transparence dans le cadre des dons et des quêtes. Le public est en droit de connaitre les tenants et aboutissants de tous les dons ou autres. Tous les dons ne sont pas innocents. Il est important que la population connaisse les sources des dons, les conditions attachées à l’octroi d’un don et aussi les bénéficiaires attendus et réels. L’argent doit pouvoir être suivi de la source au bénéficiaire.

Les victimes sont toujours les plus pauvres de la société et chaque sou détourné, appauvrit encore plus les pauvres. Le fossé entre les riches et les pauvres s’élargira encore plus. Mais il existe un outil qui peut atténuer cela. Il s’agit de la transparence.

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